Pendant que les Japonais marquaient un but face aux français, Yutaka Take s'adjugeait le Prix de la Montre Hermès avec Tau Ceti. Le crack jockey nippon a éprouvé les pires difficultés à trouver le passage dans la ligne droite, mais comme il était déclassé, dès qu'il a trouvé l'ouverture, le fils d'Hernando a fait la différence. Toutefois, la baraka a été de courte durée. En selle sur l'un des favoris, Mahfooth, dans le Prix du Chemin du Fer du Nord, Yutaka Take a de nouveau connu tous les ennuis imaginables. Il a eu beau essayer de reprendre pour relancer son partenaire à l'extérieur, rien n'y faisait, il y avait chaque fois quelqu'un pour l'empêcher de s'étendre. Et pourtant, Take en avait plein les mains. Mahfooth était bourré de ressources ; on en a eu la confirmation dans les derniers cent mètres, car il est venu s'adjuger la quatrième place de façon très plaisante. Hélas pour le tenant du titre, le doublé s'était envolé.

Mais la chance, même si elle avait abandonné le jockey japonais, a su se montrer fidèle. Fidèle à la casaque Niarchos, portée par Tau Ceti quelques minutes auparavant. Fidèle au trio du « Jockey-Club » puisque Pascal Bary et Thierry Thulliez étaient également associés à Domedriver, le vainqueur de ce groupe III. Un Domedriver qui, contrairement à Mahfooth, a connu un parcours sans encombre, quasiment idéal. Avec son numéro 1 dans les stalles, Thierry Thulliez n'a eu aucune peine à le placer le long du rail. Et comme Al Namix lui servait de locomotive, il ne lui restait plus qu'à attendre patiemment le moment opportun.

Membre d'une écurie en grande forme et auteur de performances de choix depuis le début de l'année, Al Namix, c'était le leader idéal. D'autant qu'il ne rechigne pas, de temps à autre, à prendre les choses en main avec application. A l'instar du vainqueur, l'italien Altieri s'était également placé dans le sillage du pensionnaire de Guy Cherel mais, heureusement pour Domedriver, il possédait une chance sérieuse et c'est lui qui a attaqué le premier. Pour Thierry Thulliez, ce n'était plus une ouverture, c'était un boulevard, et il eut tôt fait d'y engager son partenaire. Qui n'attendait que cela pour faire la différence. Altieri s'octroyait une nette deuxième place devant Greengroom et l'infortuné Mahfooth.

Domedriver avait montré de la qualité à 2 ans et avait semblé sur la bonne voie lorsqu'il avait remporté avec beaucoup d'autorité le Prix de Tourgeville, début août à Deauville. On ne peut pas dire qu'il a franchement confirmé par la suite. Mais le style de son succès, ouvre des horizons.